Lillusionniste
Un scénario original de Jacques Tati + le lapin de « Sacré Graal » + des personnages qui parlent un peu comme dans les SIMS + la nostalgie dun monde à lagonie = « Lillusionniste »
Pitcho, mon pitch : Tatischeff (ndlr : le vrai nom de Jacques Tati) est un « illusionniste », comprenez, un de ces magiciens qui vous fait sortir de son chapeau des lapins. Malheureusement, la magie, dans les années 50, cest plus trop ça. Du coup, Tatischeff (et son lapin) se rendent en Grande-Bretagne pour trouver du boulot. Sur place, ils font la connaissance dune jeune fille
Drôle didée de sortir ce film en été alors quil a la saveur mélancolique dun automne. Drôle didée aussi de ressortir des cartons un scénario de Jacques Tati et den faire un dessin animé « à lancienne « (cest-à-dire en 2D). Mais, heureusement, laudace paye : les ruelles étroites de lIrlande balayées par le souffle de la mer, grâce à un travail impeccable sur le son et la lumière, nous mettent dans lambiance désillusionnée du film, qui rend merveilleusement compte de la disparition du music-hall au profit des groupes de rock et autres pièges à minidettes. Le dessin simple et léger croquant la silhouette élancée du personnage principal contraste avec les drames évoqués à demi-mots à lécran, avec ces pensées chagrines, ces personnages se battant vainement de leurs dernières petites forces contre un monde perdu, gangrené par largent.
Vous laurez remarqué : « lillusionniste » nest pas un dessin animé pour enfants. Le ton y est ironique, le trait parfois cruel, mais surtout désabusé. Mais, heureusement, lhumour est bel et bien présent, à travers de nombreux gags (gags qui malheureusement par moments paraissent remplir les trous laissés par un scénario un brin mollasson qui a la fâcheuse tendance de tourner en rond).
Alors, même si tout nest pas parfait, on trouve dans « lillusionniste » quelques bonnes idées (comme 2 mises en abyme assez efficaces) et une ambiance prenante, sublimée par les derniers plans, tout simplement magnifiques.