Inception
« Inception » est tellement riche que, tout dabord, ma critique faisait 2 pages. Et elle nétait pas encore terminée. Alors, comme jai eu pitié de vous, jai fait comme Olivier Assayas et sa version ciné de « Carlos » : jai coupé ici et là pour ne conserver que la substantielle moelle. Mais si pour Assayas, ça a été facile (il a suffi de couper tous les passages où les personnages sallumaient des clopes, ce qui a enlevé direct 2h au film), ce fut un chouïa plus dur que moi, tant j'ai à dire sur ce qui sera sans doute LE blockbuster de l'été 2010.
Le pitch : Cobb (Leonardo DiCaprio, véritable double (maigre) de Christopher Nolan) a un job assez spécial : il s'introduit dans les rêves des gens afin d'y dérober des informations. Sauf que cette fois, le but, c'est "l'inception", c'est-à-dire l'implantation d'une idée dans le subconscient d'une personne...
Ce que jai adoré, dans « Inception », cest la création dun véritable monde devant nos yeux : celui des rêves. Oublié lunivers onirique surréaliste à la Salvador Dali, bienvenue dans un monde du subconscient réaliste, presque froid, avec ses propres codes, ses propres règles, ses propres symboles (les totems, la musique de Piaf, ses étranges mallettes grises ), le tout sublimé par des effets spéciaux faits sans laide dun ordinateur (à part quand Paris se retourne, bien sûr. Nolan a beau être très fort, il faut pas abuser quand même ) et tout à fait bluffants (je crois qu'on gardera tous en tête ce fameux couloir).
Dans ce monde navigue une belle brochette dacteurs : Ellen Page (« Juno »), Marion Cotillard, Joseph Gordon-Levitt (« 500 jours ensemble ») Mais si le couple que forment Cotillard et DiCaprio est parfaitement exploité (et tant mieux, vu son importance dans le récit), il est dommage que les autres personnages ne soient pas aussi approfondis, servant juste une action qui est omniprésente dans « Inception » : on ne sennuie pas une seconde tant il y a de choses à voir, à comprendre. Les 2h et quelques passent alors à une vitesse dingue, perdant les spectateurs à enchainer les « rêves dans les rêves dans les rêves » (vous connaissiez « Mission Impossible » et ses masques sous les masques sous les masques (souvenez-vous : Monsieur Machin qui porte un masque de Monsieur Truc sur un masque de Monsieur Chose) ? Et bien, cest un peu la même chose : machin a un problème dans ce rêve, mais cest pas grave, puisquil est juste un peu blessé dans ce rêve qui est en fait un rêve dans le rêve du rêve initial où il va bien. Ca a l'air très compliqué comme ça, mais rassurez-vous, tout devient clair à la fin. Enfin, à peu près).
Alors, même si la clef de la relation entre DiCaprio et Cotillard est vite comprise (notamment grâce à une réplique dEllen Page (SPOILERS) qui insiste beaucoup trop sur la notion didée), « Inception » propose un univers tout à fait original et donc intéressant, qui, malgré une musique qui a parfois les sonorités dun klaxon de paquebot, tient parfaitement la route et offre différentes possibilités dinterprétation. Une bonne idée, une bonne réalisation, mêlant science-fiction et portrait dun homme brisé Bref, "Inception" a tout pour faire parler de lui cette année.
P.S : vous noterez que l'écriture a subi un sévère régime avant maillot... ou bien que c'est Allociné qui une fois de plus bugue...