Un lieu, un film, une visite : le Bossu de Notre-Dame et sa cathédrale

Publié le par Chippily

Moi sur la cathédrale, en train de m'ambiancer toute seule.

Moi sur la cathédrale, en train de m'ambiancer toute seule.

Aujourd'hui, défi de fou : entrer dans Notre-Dame de Paris. Et pire : monter sur ses tours. Et, pour pimenter le tout : un samedi ensoleillé, premier jour des vacances scolaires. L'attente risque d'être longue...

En la regardant, ça donne le vertige. Non, pas Notre-Dame de Paris, plantée là, rayonnante, sur l'île de la Cité. Mais la grande et dense file qui s'étire devant elle... et qui est hélas le passage obligé pour entrer dans la cathédrale.

Heureusement, lieu saint oblige, le miracle se produit. En un minuscule quart d'heure, je suis à l'intérieur.

La première pierre de la cathédrale a été posée en 1163. Elle a dû en voir passer, des pigeons !

La première pierre de la cathédrale a été posée en 1163. Elle a dû en voir passer, des pigeons !

Cela fait depuis 1996 (donc 20 ans, oui, bravo le calcul mental) que je rêve de ce moment. Depuis mon tout premier visionnage du "Bossu de Notre-Dame". Les chansons étaient trop chouettes, surtout celle du juge Frollo qui se faisait une vilaine intoxication au monoxyde de carbone devant sa cheminée.

Et puis, Esmeralda, elle dansait et chantait trop bien, particulièrement quand elle était seule, piégée, dans Notre-Dame de Paris.

Moi c'était tout pareil. Sauf avec un groupe de Chinois au fond à gauche, deux Espagnols derrière Esmeralda et un gosse russe qui se fait chier à droite.

Moi c'était tout pareil. Sauf avec un groupe de Chinois au fond à gauche, deux Espagnols derrière Esmeralda et un gosse russe qui se fait chier à droite.

Difficile de savoir ce qu'elle ressentait tellement il y a du monde ce jour-là. Les allées sont envahies de touristes parlant toutes les langues de la terre ou de mini-échoppes proposant des bijoux avec Jésus dessus. Euh... Les marchands du temple... la Bible... ça dit quelque chose à quelqu'un ?

Difficile aussi de faire une prière pour les bannis "qui ont droit d'amour". Déjà parce que c'est payant et puis surtout qu'il y a tout un groupe qui attend déjà. Bonjour l'intimité du moment de recueillement.

Les confessionnaux ont aussi beaucoup changé depuis l'époque de Quasimodo. Maintenant, on "échange" avec un prêtre dans un espace vitré, assis à un bureau. Etrange.

Confess !!! (crédit : paris.catholique.fr)

Confess !!! (crédit : paris.catholique.fr)

En dépassant un groupe de Chinois prenant en photo au flash un objet dans une vitrine, je me dis, déçue, que Notre-Dame ressemble plus à un musée qu'à un lieu sacré. Ça parle fort, ça fait plein de photos, ça se bouscule...

Et soudain, autre miracle : un rayon de soleil passe dans la rosace (magnifique) de la cathédrale. Avec la musique religieuse (diffusée à plein volume), c'est sûr que ça a son petit effet.

Moi devant la rosace avec ma chèvre.

Moi devant la rosace avec ma chèvre.

Pour monter sur les tours, il faut ressortir... et faire encore la queue. Comme Dieu ne connait pas l'adage "jamais deux sans trois", un troisième miracle ne se produira pas : la file s'éternise, les gens sont pris au compte-goutte.

Un homme nous fait mettre deux par deux. Je ne sais pas à quoi ça sert vraiment, mais au moins ça fait bouger et permet de se réchauffer dans cette rue où le soleil est cachée par l'immense édifice religieux.

Une heure plus tard, je suis dedans. Une petite fille fait des yeux ronds devant une vigile. "Esmeralda existe !" Le service de sécurité s'esclaffe. Maintenant, il va falloir monter. On s'avale une première flopée de marches jusqu'à la billetterie. Sur la porte, un écriteau mentionnant une attente de sept minutes.

"Tout est minuté", me confirme le jeune homme qui vérifie les billets. Le temps de montée, de descente... 

Tout le monde a pris son billet (gratuit pour les moins de 25 ans, ça vaut le coup), on peut aller jusqu'au sommet. Je commence vite. Trop vite. Les poumons brûlent, le souffle est court. Et elles viennent ces tours, oui ??

Paris vue du ciel (ou presque).

Paris vue du ciel (ou presque).

Enfin, de la lumière. Et l'émerveillement. D'ici, on voit tout. Le Sacré-Coeur à gauche. La Défense tout au fond. La Tour Eiffel. Et la longue file de personnes attendant leur tour pour entrer dans Notre-Dame. 

Les gens.

Les gens.

Le diable qui se fout de la gueule des gens.

Le diable qui se fout de la gueule des gens.

Impossible toutefois de rendre hommage à Quasimodo en se faisant un petit surf sur les toits : tout est grillagé. Mais des petits malins ont fait des trous assez grands pour y passer un portable, voire un appareil photo. 

Je baisse la tête pour entrer dans la tour de droite. Deux grosses cloches pendouillent du plafond. Dans la cabine du gardien, un livre est posé sur le banc : "Notre-Dame de Paris", de Victor Hugo. Quel hasard.

En ressortant, j'avise quelque chose gravé dans la pierre. Chouette, un écrit d'époque ! Euh... Pas vraiment en fait.

...

...

Après s'être émerveillé sur la vue depuis la tour de gauche, du passage entre les deux tours, et de la tour de droite, il est temps de redescendre. Des centaines de marches plus tard et un tournis bien avancé, me revoilà sur la place. Un dernier coup d'oeil à la vieille dame et je pars. J'ai d'autres files à fouetter.

Publié dans HoRs-cHaMp, CiNéMa

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